Film, partie 4
Couleur
Une avancée technologique majeure dans le cinéma fut l'introduction de la « couleur naturelle », où la couleur était capturée directement à partir de la nature par la photographie, au lieu d'être ajoutée manuellement aux tirages noir et blanc par des techniques telles que la coloration à la main ou au pochoir. Les premiers procédés couleur produisaient souvent des couleurs qui paraissaient loin d'être « naturelles ». Contrairement à la transition rapide du cinéma muet au cinéma parlant, le remplacement du noir et blanc par la couleur s'est fait plus progressivement.
L'innovation cruciale fut la version à trois bandes du procédé Technicolor, utilisée pour la première fois dans les dessins animés en 1932. Ce procédé fut ensuite appliqué à des courts métrages en prises de vues réelles, à des séquences spécifiques de longs métrages, et enfin, à un long métrage complet, Becky Sharp, en 1935. Malgré son coût élevé, l'accueil favorable du public, comme en témoigne l'augmentation des recettes au box-office, justifia généralement ce surcoût. Par conséquent, le nombre de films réalisés en couleur augmenta progressivement d'année en année.
Années 1950 : Influence croissante de la télévision
Au début des années 1950, la prolifération de la télévision en noir et blanc commença à sérieusement peser sur la fréquentation des salles de cinéma nord-américaines. [citation nécessaire] Pour tenter d'attirer à nouveau le public, des écrans plus grands furent installés, des procédés grand écran, la projection 3D polarisée et le son stéréophonique furent introduits, et de plus en plus de films furent tournés en couleur, ce qui devint bientôt la règle plutôt que l'exception. Certains grands films hollywoodiens étaient encore tournés en noir et blanc jusqu'au milieu des années 1960, mais cela marqua la fin d'une époque. Les téléviseurs couleur étaient disponibles aux États-Unis depuis le milieu des années 1950, mais au début, ils étaient très chers et peu de diffusions étaient en couleur. Au cours des années 1960, les prix baissaient progressivement, les diffusions en couleur se généralisèrent et les ventes explosèrent. Le verdict public en faveur de la couleur était clair. Après la sortie de la dernière vague de films en noir et blanc au milieu de la décennie, toutes les productions des studios hollywoodiens furent tournées en couleur, à l'exception des habituelles exceptions, uniquement à la demande insistante de cinéastes « stars » comme Peter Bogdanovich et Martin Scorsese.
Années 1960 et suivantes
Les décennies qui suivirent le déclin du système des studios dans les années 1960 virent la production et le style cinématographique évoluer. Divers mouvements de la Nouvelle Vague (dont la Nouvelle Vague française, le Nouveau Cinéma allemand, la Nouvelle Vague indienne, la Nouvelle Vague japonaise, le Nouvel Hollywood et la Nouvelle Vague égyptienne) et l'essor des cinéastes indépendants diplômés d'écoles de cinéma contribuèrent aux mutations que connut ce média dans la seconde moitié du XXe siècle. Le numérique fut le moteur du changement tout au long des années 1990 et 2000. La projection numérique 3D remplaça largement les anciens systèmes de cinéma 3D, sujets à de nombreux problèmes, et devint populaire au début des années 2010.
Théorie du cinéma
La théorie du cinéma vise à développer des concepts concis et systématiques applicables à l'étude du cinéma en tant qu'art. Le concept de cinéma comme forme d'art est né en 1911 avec le manifeste de Ricciotto Canudo, La Naissance du sixième art. L'École de cinéma de Moscou, la plus ancienne école de cinéma au monde, a été fondée en 1919 afin d'enseigner et de faire des recherches sur la théorie du cinéma. La théorie formaliste du cinéma, menée par Rudolf Arnheim, Béla Balázs et Siegfried Kracauer, soulignait la différence du film avec la réalité et pouvait donc être considérée comme un art. André Bazin a réagi à cette théorie en affirmant que l'essence artistique du film résidait dans sa capacité à reproduire mécaniquement la réalité, et non dans ses différences avec elle, ce qui a donné naissance à la théorie réaliste. Des analyses plus récentes, inspirées notamment par la psychanalyse de Jacques Lacan et la sémiotique de Ferdinand de Saussure, ont donné naissance à la théorie psychanalytique du cinéma, à la théorie structuraliste du cinéma, à la théorie féministe du cinéma, etc. D'autre part, les critiques issus de la tradition de la philosophie analytique, influencés par Wittgenstein, tentent de clarifier les idées fausses utilisées dans les études théoriques et de produire une analyse du vocabulaire d'un film et de son lien avec une forme de vie.
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